Auteur/autrice : Marie-José Monnard

23 juillet

11h sous le charme du Canigou, le mont sacré des catalans. Un panorama splendide s’offre sur toutes les Pyrénées orientales. Le moral au beau fixe. Orphelin de musique et radio, il est seul avec lui même. Fallait-il ce silence pour faire qu’un avec la nature qui l’embrasse. Une forêt aux arbres séculaires, une cabane au bord d’un lac, un ciel d’azur, la rencontre avec les chiens des Pyrénnées, les patous, qui force le respect et l’ humilité.

Premier contact avec la solitude

De vieilles douleurs se réveillent sur mon genou suite à la descente du Pic de Sailfort. Première cloque, première douleur et son Mp 3 lui  fausse compagnie. Samuel n’a pas voulu partager avant son départ des appréhensions sur sa rando. Mais un souvenir douloureux de sa petite enfance a ressurgi ce 21 juillet. Même scénario, même peur, même aboiement, même sentiment d’impuissance, même douleur : les crocs d’un chien errant sur son avant-bras.

Il se rendra à Perthus, chez un médecin pour soigner la plaie et faire un rappel pour le tétanos.

Pic du Sailfort

Samuel jette un dernier regard sur la Grande Bleue où le soleil berce ses rayons sur les douces vagues matinales. Poussé par la Tramontane, ce vent qui ressemble au foehn de chez nous, il entame le premier sommet de la Gr 10 côté oriental.

Avec ses 981 m d’altitude, le Pic de Sailfort offre une vue remarquable sur la Mer et la frontière espagnole.

Arrivée à Banyuls sur Mer

Banyuls sur Mer est connue non seulement pour ses vins du même nom mais aussi pour sa plage, son port où la vente du poisson se fait à la criée, ses falaises. Sans oublier l’Observatoire Océanologique qui étudie la flore et la faune du littoral. L’aquarium ouvert au public accueille des milliers de visiteurs par an.

Fête de la Rainbow juste avant Arles-sur-tech.

Le chemin de la mâture

Ce jeudi matin, Samuel quitte le lac de Bious pour descendre sur Borce. A midi, il croise un berger et deux vachers et casse la croûte avec eux. Arrosé au wisky et vin rouge, ce n’est pas la boisson que l’on conseille pour faire la suite du chemin: Le chemin de la Mâture. Quand Samuel s’est engagé sur ce passage, il a dû avoir une pensée pour ces hommes qui ont construit les bisses en Valais pour amener l’eau dans les vallées, pour ceux qui partaient chercher la glace des glaciers pour la ramener en plaine pour rafraîchir les boissons des citadins.

Nous sommes en l’an 1661, sous le règne du roi Louis XIV, la marine royale avait besoin de navires de guerre. Pour fournir le bois, des hommes ont creusé le chemin de la mâture en pleine falaise du Pène de la Mounedère. Une saignée de 4 mètres de diamètre et longue de 1200 mètres permettait à un attellage de boeufs de descendre des chariots de troncs de sapin en surplombant par un vide de 200 mètres les Gorges d’Enfer à l’est du fort de Portalet jusqu’au port d’Athas. De là, assemblés en radeaux ,ils étaient acheminés par des radeleurs sur le Gave d’Aspe, jusqu’à Bayonne. Le radelage était à l’époque le moyen le plus adapté pour exploiter les forêts.

Donc Samuel a «ramé» en chantant -il était un petit navire- jusqu’à Borce. Bu un café sur une terrasse, oublia son topo qu’il reviendra chercher après avoir atteint la cabane d’Udapet.

* allez taper sur Internet: Le Port d’Athas

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