Une occasion
Je rêvais d’un bout de terrain. Juste un petit coin où poser un bungalow, ou même louer une place dans un camping. Plusieurs campings proposent ce genre de service : 350 CHF par mois, hors charges. Avec mon ex, on avait exploré l’idée. On avait cherché un lieu, choisi un modèle, même. Un Taos de 34 m², compact mais confortable.
C’était en 2011. Un rêve comme tant d’autres, resté inachevé. Mais est-ce que les rêves ne sont pas faits pour ça, au départ ? Pour nous propulser quelque part, même si ce n’est pas toujours là où on pensait aller ?
Cinq ans plus tard, en 2016, je me retrouve autour de la table de mes parents, avec mes trois sœurs. La grange familiale est au centre des discussions : l’idée de la transformer en appartement est sur la table. Ma sœur, qui portait le projet, décide soudain qu’elle n’ira pas plus loin. Pour moi, ça fait tilt. Je vois une opportunité, pas forcément de reprendre l’idée de l’appartement, mais d’envisager quelque chose de plus grand, de plus personnel : un terrain. Et pas n’importe lequel. Ce coin-là, c’est un morceau de mon enfance. Isolé, entouré de verdure, rempli de souvenirs. Un jardin que mes parents empruntaient à mon grand-père. Là où une vieille caravane abritait nos étés et nos histoires. Un bout de terre qui avait déjà un peu de moi.
Quelques mois plus tard, je reprends les rênes du projet. Cette fois, c’était parti. Vraiment parti.