Comment apprendre à aimer les livres ?

Le mot livre. Rien que ce mot évoque chez moi toute une histoire. Je vais vous la raconter avec les souvenirs qu’il m’en reste aujourd’hui.

A l’école primaire, je me rappelle avoir lu quelques livres. C’était toutefois des devoirs sur lesquels, nous devions exposer au reste de la classe son histoire. Ces exposés étaient angoissants d’une certaine manière, car je me rappelle toujours avoir eu très peur d’être devant toute la classe. Mais de l’autre, c’était un moment privilégié où toute l’attention reposait sur le héros de mon histoire, rien que le mien tout seul. Ce héros auquel je finissais par me condondre était aussi réel que vous et moi. Puis les questions du maître se pressaient au portique de mon monde et je revenais brutalement dans la réalité. Pas de loups hurlants sous la lune, de feu de camp dans la forêt sous la neige, ni de bâteau dérivant vers le large, d’orarge au milieu de l’océan, ni encore comme seule préoccupation vivre chaque instant comme s’il s’agissait du dernier.

Ce n’est cependant pas cette période où ma soif de lecture s’imposa. Ce n’est que quelques années plus tard que les livres ont pris une place importante (encore aujourd’hui).

A l’âge de 15 ans, juste avant l’été 1996, ma principale quête n’était pas de vivre pleinement mes dernières vacances d’étudiants, ni encore de préparer la rentrée en tant qu’apprenti employé de commerce. Bien que cette dernière aurait pu me tracasser au plus haut point – comme tous les changements de cet ordre – elle demeura en seconde ligne.

Juste avant l’été 1996, ma principale préoccupation était de connaître l’amour, celui dont tous mes camarades semblaient avoir déjà connu depuis l’enfantine. Oui, oui, il me semblait que c’était quelque chose que tous les autres avaient expérimentés. Juste avant l’été, on m’avait remis une lettre ou décrit verbalement, je m’en souviens pas très bien. Mais ce qui fût le plus alarmant est que ces mots parlaient d’amour, Amour avec un grand A. Quelqu’un s’intéressait à moi et plus particulièrement une fille, ce qui m’avait laissé d’abord sans souffle puis petit à petit une sensation extraordinaire d’enthousiame pour la vie dans son entier.

Cette histoire commença par une pièce de théâtre (pardonnez-moi pour les détails, l’attention n’y était pas) et le fameux message. Ce soir-là je fis la connaissance de la source de ce message et également du début d’une histoire qui me hantera des années durant.

Je fis alors la connaissance de la messagère et une fois la pièce terminée, je la raccompagna chez elle (dans sa famille). Dans les bras une grosse caisse en rodin pleine des décors de la pièce de théâtre (sûrment que cela devait être cela). Elle habitait un château et ce n’est pas le fruit de mon imagination débordante ! Vous rappelez-vous des soirées où les discussions pouvaient de s’étirer à n’en plus finir. Cette soirée en était une. Ce n’est que bien plus tard dans la nuit que je rentrais chez mes parents et reçu les foudres de ma Maman qui s’était inquiétée de cette soudaine disparition.

Quelques semaines plus tard, amoureux et aveugle. Il semble que ces deux mots vont très bien ensemble, n’est-ce pas, je rentrais avec un livre de Shakespeare, un livre que m’avait remis ma muse et demandé de le lire. Elle souhaitait que je le lise afin que je lui raconte l’histoire et qu’à son tour elle le raconte à sa maman. Le but final m’est aujourd’hui un peu flou. Mais quoiqu’il en soit, je revins à la maison avec un livre de Shakespeare avec la ferme attention d’honorer ma promesse. Tel un petit chevalier (je devais sûrement m’échapper dans ce rôle-là), le livre à la main, commença une nouvelle aventure.

Notre histoire fût consommée aussi vite que quelques carrés de chocolat. Mademoiselle la princesse quérit un nouveau chevalier et moi, je fis l’acquisition d’une carte de membre à la bibliothèque municipale de Vevey.

Made with Love @ 2017 Samuel Monnard