Ce jeudi matin, Samuel quitte le lac de Bious pour descendre sur Borce. A midi, il croise un berger et deux vachers et casse la croûte avec eux. Arrosé au wisky et vin rouge, ce n’est pas la boisson que l’on conseille pour faire la suite du chemin: Le chemin de la Mâture. Quand Samuel s’est engagé sur ce passage, il a dû avoir une pensée pour ces hommes qui ont construit les bisses en Valais pour amener l’eau dans les vallées, pour ceux qui partaient chercher la glace des glaciers pour la ramener en plaine pour rafraîchir les boissons des citadins.
Nous sommes en l’an 1661, sous le règne du roi Louis XIV, la marine royale avait besoin de navires de guerre. Pour fournir le bois, des hommes ont creusé le chemin de la mâture en pleine falaise du Pène de la Mounedère. Une saignée de 4 mètres de diamètre et longue de 1200 mètres permettait à un attellage de boeufs de descendre des chariots de troncs de sapin en surplombant par un vide de 200 mètres les Gorges d’Enfer à l’est du fort de Portalet jusqu’au port d’Athas. De là, assemblés en radeaux ,ils étaient acheminés par des radeleurs sur le Gave d’Aspe, jusqu’à Bayonne. Le radelage était à l’époque le moyen le plus adapté pour exploiter les forêts.
Donc Samuel a «ramé» en chantant -il était un petit navire- jusqu’à Borce. Bu un café sur une terrasse, oublia son topo qu’il reviendra chercher après avoir atteint la cabane d’Udapet.
* allez taper sur Internet: Le Port d’Athas