Phnom Penh

Quatre heures pour arriver dans la capitale du Cambodge depuis Kep. Nous quittons la plage de l’Ile au lapin à 11h. Notre barque à moteur, la même que celle des pêcheurs,  nous emmène au débarquadaire où nous prenons un tuk tuk jusqu’à la station de bus.

Nous arrivons dans la capitale en fin de journée. Sur place, le frère de notre chauffeur à Kep, nous emmène au C’est Wat, le guesthouse que nous avions préalablement réservé. Mais la tenancière nous apprend que nous devons loger ailleurs, car des problèmes informatiques sont survenus lors de la réservation. Notre chauffeur, qui oh surprise, parle quelques mots de français nous propose un autre hôtel, le Modern city hotel. Il nous propose également d’être notre guide pour la visite de la ville et ainsi exercer son français. Nous acceptons volontiers !

L’hôtel n’est pas des meilleurs, surtout pour le prix qu’il nous est loué. Mais nous sommes au centre, proche de la rivière et des lieux à visiter. Le principal !

En entrant dans Phnom Penh, mes premières impressions étaient bonnes, mais je ne sais  nullement l’expliquer par des faits – j’ai tenté à maintes reprises de me l’expliquer en vain. Quelques éléments de réponse. Malgré ses 1,5 millions d’habitants, la ville s’aborde comme un village. Il y a encore peu de grands buldings. A l’instant où j’écris ces mots, j’espère que la ville saura gardé ses vieux bâtiments emprunts d’histoire. En ce qui concerne la circulation, rien à dire de nouveau, c’est le bordelle absolu mais comme une fourmillère, la circulation est très fluide. J’ai eu un autre coup de coeur pour le bord de la rivière dont l’espace est ouvert à une promenade et où se confonde autochtones et touristes. Je crois que c’est une différence non négligeable avec la Thaïlande, le mélange des Cambodgiens avec les étrangers.

L’histoire du cambodge est impressionnante. Elle marquera sans doute même le plus désintéressé des touristes. Le dernier affront des Cambodgiens fût celui des Khmers rouges. A l’image de Mao, les Cambodgiens ont pour plupart été emmené de force dans les zones agraires, mais également torturé et tué pour des raisons qui dépassent l’entendement, celui de posséder une culture. Je n’arrive pas à comprendre ce qui a amené la déportation de tous les habitants de Phnom Penh, soit 2 millions d’habitants, moins encore la manière dont ils ont été torturés, violés, tués, cela pour des raisons aussi saugrenues, du vol de bananes au faite qu’il possède une éducation. Pendant la période des Khmers rouges, les écoles ont été transformées en abattoir, voir aussi en prison dont la célèbre et lugubre prison S-21. Aujourd’hui, c’est un musée en mémoire des victimes. Lorsque vous entrez dans l’enceinte de l’école bordée de hauts murs, vous ne vous doutez pas encore des atrocités commises en son antre. Dans le premier bâtiment, les salles de classes sont aménagées en lieu de torture. Quelques photos témoignent des prisonniers gisants dans leur sang à même le sol, enchaînés à une barre d’acier. Puis dans un autre, on trouve les compartiments dans lequel attendent les prisonniers. Cela ressemble à des enclos, avec juste la place pour un corps couché. La boule au ventre, nous traversons ces pièces en cherchant de l’air pour reprendre nos esprits. Ce qu’il s’est passé ici est inhumain.

Nous visiterons également un autre lieu dédié aux atrocités des Khmers rouge, les charniers de Choeung Ek. Ce lieu autrefois bordés de hauts murs fût le théâtre d’exécutions en masse. Grâce à un guide audio, nous suivons le sentier balisé tout en écoutant les procédures d’exécution, les témoignages des rescapés, quelques brèves sur l’histoire des Khmers rouges. Au sol, on y voit les fosses, vidées afin d’y identifier les victimes. Mais quelques ossemements et des habits continuent, avec les mouvements du sol, à remonter à la surface. Le long du lac, on écoute les témoignages. Comment continuer à vivre après de telles expériences ? L’un d’eux explique qu’il faut témoigner, simplement dire ce qu’il s’est passé pour que les générations futures ne refassent pas les mêmes erreurs.

Je pense alors à d’autres génocides passés, ailleurs dans monde mais aussi à ceux qui se perpétuent encore ! Comment prévenir de tels agissements, surtout lorsqu’on sait que ce sont les ignorants qui sont enrôlés dans ce genre de massacre – ils sont si facilement manipulables.
Je décide alors, qu’à mon retour, j’en apprendrai davantage sur les causes de ces massacres.

Made with Love @ 2017 Samuel Monnard