Auteur/autrice : Samuel Monnard

Au delà du mental, la conscience

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Dans mon journal j’écrivais :

Je suis rentré un 2 avril 2012 en Suisse, après un mois à vagabonder en Asie de l’Est, avec la conviction qu’il y a autre chose derrière le mental. Mes premières lectures le confirment. Il existe même un moyen de le découvrir : la méditation.

Parti de ce constat, j’ai recherché des méthodes. Il en existe une multitude et chacune d’entre elle a ses particularités. Mon choix s’est porté sur le livre Méditation de Jon Kabat-Zinn. De plus, un cd de 12 exercices de méditation accompagne le livre.

Pour information : la méthode décrite par Jon Kabat-Zinn s’appelle Mindfulness Meditation ou La Pleine Conscience en français et elle n’est pas lié à un dogme religieux. Elle est le fruit, entres autres, des recherches de l’administration Mind and Life Institute, qui a pour but de promouvroir un dialogue entre la science et le bouddhisme.

Après quelques mois d’exercice, je découvre qu’au fil de mes rencontres, la méditation m’avait déjà été enseignée plusieurs fois de manières différentes. Nous la pratiquons tous d’une manière ou d’une autre. Lorsque par exemple notre orteil vient à se cogner dans le coin d’une porte, paf, nous plongeons instanément dans un état de conscience élevé. N’allez pas me dire que lorsqu’un tel événement arrive, vous êtes encore capable de faire autre chose que vous tenir le pied en grognant !

Ou encore plus simplement, lorsque que nous regardons un magnifique paysage, baigné du soleil du lever du jour ou à son coucher. Il se passe une fraction de secondes où les yeux grands ouverts, notre mental est en arrière-plan. Cette fraction de second dénudé de tout jugement serait un état de pleine conscience.

Alors pourquoi l’exercer ?

Catharsis

Il y a quelques mois, je vous présentais Rémi et une chanson See you in the next life. Depuis une autre de ses compositions magiques a vu le jour, Catharsis. Bien que son auteur met en avant les erreurs, il reste que j’ai des frissons à chaque écoute.

Un nouveau départ

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Cette semaine est particulière puisque, à son tour, ma soeur Justine prend le train. Dans sa valise, quelques habits, sa clarinette et en particulier, une tunique de travail, ses mocassins. Mais où va-t-elle ?

Depuis quelques années, la spécialité de Justine… c’est le chocolat ! Pâtissière-confiseuse, voilà un métier qui intéressera bien plus les papilles que les yeux. Quoique, si elle était encore là, elle me raconterait aussi que les yeux ne sont pas en reste dans le métier. A son travail, une équipe soudée a donné lieu à l’éveil de son voyage. « Et si on faisait le tour du monde pour découvrir les manières différentes de travailler le chocolat ? », voilà le genre de discussion que ses collègues et elle entretenaient.

Une seule année de gestation et son rêve voit le jour. Et elle commencera par l’Angleterre. Au programme, quelques mois dans une école pour apprendre l’anglais. Ensuite, c’est une toute autre histoire puisqu’elle ira à la rencontrer de 4 pâtissiers différents du Sud au Nord de l’Angleterre.

Quelle aventure, je me réjouis de lire ses aventures sur justinemonnard.blogspot.com !

J’aimerais vivre avec quelqu’un

METROZ-GAEL

Depuis quelques jours, je me pose pas mal de questions sur la suite de mes aventures de voyage et puis de mon travail d’indépendant. J’en venais gentiment à la conclusion qu’il était temps de me poser, d’oeuvrer à une vie sédentaire. Et puis au hasard d’un repas chez mes parents, je tombe sur un article de Gaël Métroz.

Connaissez-vous ce jeune réalisateur suisse, Gaël Métroz, qui a déjà à son actif deux longs-métrages. Nomad’s land, un film où il retourne sur les traces de Nicolas Bouvier et arpente l’Asie avec des nomades. Et puis le tout dernier, Sâdhu.

Quand on a le voyage dans le sang, il est difficile de se mentir lorsque les quelques images de la bande-annonce défilent à l’écran.

« J’aimerais vivre avec quelqu’un » sont les quelques mots qui ont raisonné en moi dans la bande-annonce. Quel tiraillement… être un saint homme ? ou juste un bon gars ?

Plutôt que d’en parler plus longuement, voici le lien : http://www.sadhu-lefilm.com/

L’automne est revenu

roulotte septembre 2012

Quatre ans à arpenter mon mental, à chercher les réponses à tant de questions, à marcher sur les chemins de notre belle planète. Qu’en est-il de Samuel maintenant ?

Je me suis posé suffisament de questions et les réponses ne sont pas toujours venues de la manière dont je l’ai souhaitée. Quand furieusement, j’ai voulu me rendre toujours plus loin, découvrir de nouveaux horizons, je reviens toujours à la même conclusion. Je ne sais presque rien. Où que je me sois rendu, que ce soit mentalement ou avec mes pieds, il n’y a jamais eu d’autre intention que celui de découvrir qui je suis tout en fuyant ce que je souhaite depuis toujours.

Aujourd’hui, j’aimerais simplement m’assoir ici et regarder la pluie coulé sur chaque centimètre des choses qui m’entourent et … lorsque mes pieds font parties de ces choses, le froid qui parcourt tout mon corps m’informe qu’il est temps à présent de…

Vivre, simplement.

Une belle histoire et la fin d’un voyage

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Ce voyage est né avec ma rencontre avec Sofia et bien que nous ayons arpenté l’Asie sous une forme plus touristique que routarde, je suis heureux d’avoir pris cette décision spontanée de me lancer corps et âme dans cette aventure, notre aventure.

Actuellement en Suisse, je réalise à quel point les constrates de culture sont grands. Je mesure également le changement de température. Quel paradoxe, lorsque je constate en sortant de l’aéroport que l’air climatisé – que je maudissais dans les transports publiques – ressemble à l’air que je respire à plein poumon en Suisse. Je suis encore étourdi par la vitesse à laquelle nous pouvons passer d’un bout de la planète à l’autre. L’avion, c’est trop rapide pour passer d’une culture à une autre.

Je ne regrette rien, passer du temps en Asie avec toi Sofia, c’était un bel échange humain. Une leçon de vie aussi, sur ma façon de m’ouvrir aux autres, de lever la jambe lorsque les obstacles sont moindre et d’oser parler, même dans une langue étrangère. Je fais éloge à ta patience, dans les moments plus délicats et nous félicite d’avoir oser passer un mois, sans véritablement nous connaître. Je me réjouis également de te rencontrer à nouveau à ton retour après 8 mois de vaderouille entre Australie et Asie de l’est.

Voyager représente à mes yeux et à d’autres, la plus belle façon de découvrir le monde et d’en réaliser ses contrastes.

Pour terminer, je citerai l’une des chansons que m’a partagé Sofia juste avant de partir : « I can be the Poet, you can be the story » de Busby Marou.

Retour sous la pluie à Bangkok !

Nous sommes à nouveau à Bangkok. En prenant le bus depuis Siem Reap, nous nous attendions à un voyage mouvementé en passant la frontière par Poi Puet. Mais il n’en a rien a été. Après tout ce que nous avons entendu par cette frontière. Peut-être est-ce plus compliqué dans l’autre sens. Nous ne le saurons pas.

Toutefois, ce fût un voyage long. Mon mal de fesse droite en témoigne. Il s’agit surtout de la deuxième partie du voyage. Nous sommes passés d’un grand et vieux bus aux places plutôt confortables à un tout petit et récent bus. Cela aurait dû être mieux ! Mais non, car nous avons hérité des deux places à côté du chauffeur. L’une de ces places – que nous échangerons à mi-parcours – est une véritable clin d’oeil au bloc de pierre de Angkor !

En fin de journée, je ne savais pas en quoi se transformait ma fesse droite, mais c’était brûlant, fourmillant et des douleurs aigus tout le long de la cuisse. Bref, si cela ne suffisait pas, nous avons traversé la ville de Bangkok en entier avant de reprendre un taxi pour nous rendre de l’autre côté. Finalement, il était prévu quelque chose comme 8 heures de voyages, nous n’étions pas loin des 14 heures.

Le cadeau de cette journée, c’était la première pluie depuis mon arrivée. Une véritable pluie qui a innondé l’autoroute et ralenti notre folle course. J’espèrais voir une de ces pluies tropicales avant mon départ. Mon voeux a été exaucé !

A vélo dans Siem Reap

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Après une nouvelle étape de 6 heures de bus, nous entrons dans Siem Reap. Elle se trouve au centre de la vaste zone d’Angkor. Elle n’était encore qu’un village à la fin du 19ème siècle. Mais lorsque les explorateurs européens ont « découvert » les temples d’Angkor, Siem Reap est rapidement devenue un haut lieu touristique.

Lorqu’on entre dans cette ville, on a l’impression d’arriver sur un damier, dont la plupart des cases sont vides. Il faut se rapprocher du centre pour trouver les touristes, les deux marchés (le vieux et celui du soir), le jardin royal de l’indépendance et le palais royal.

Depuis la guesthouse (green town guesthouse), nous empruntons deux vélos à 1 dollars la journée. C’est le meilleur moyen de locomation qui soit, puisqu’ainsi on peut rapidement visiter la ville, se poser sur une terrasse, se rendre au marché, etc. Mais il faut toutefois aimer la circulation à la mode cambodgienne. Je crois l’avoir comprise, du moins, je m’y suis vite habitué. Il suffit de tout le temps avancer, carrefour ou pas, mais toujours suffisament lentement pour qu’on puisse anticiper ta position sur la route. Bien évidemment, c’est une toute petite ville !

Nous visiterons avec le même moyen de transport, les temples d’Angkor et c’est l’une des parties du voyage que j’ai préféré. Un peu moins de 10 kilomètres pour atteindre Angkor Vat et quelques kilomètres de plus pour voir d’autres temples moins visités par les touristes. C’est absolument génial d’être libre de tout mouvement. On s’arrête dans un boui-boui, loin des touristes, on savoure une pause en regardant des enfants joués, après le lever du soleil, nous prenons notre petit déjeuner acheté dans un supermarché local, au bord du lac en face d’Angkor Vat, on escalade un autre temple. Bref, on se sent libre avec nos vélos !

Un miroir dans les yeux

Il y quelques heures, lorsque nous rentrions du centre de Siem Reap, nous avons croisé le regard d’une première petite fille. Elle pointait du doigt sa maman, qui ressemblait davantage à une personne âgée. Son regard, contrairement à d’habitude, n’implorait pas. Non, il souriait à la possibilité que nous l’écoutions. Après quelques vagues mots en anglais, elle ne souhaitait pas d’argent mais du lait maternel en poudre. Nous nous rendons dans le petit boui-boui pour en demander et elle repartira avec grand pot à 6 dollars.

Cette rencontre a raisonné comme la prémisse à un ressenti encore plus fort. Comme si, cette petite fille avait juste entrouvert la porte de mon coeur. Une centaine de mètres plus loin, de l’autre côté de la route, deux enfants dorment sur des sacs de riz, rempli sûrement de quelques affaires personnelles. Ils doivent avoir 5 ans. En levant mes yeux, je remarque la silouhette d’une femme dont le regard cherche quelque chose à gauche, à droite, par-terre. Dans tous les sens, ses yeux cherchent. A ce moment précis se figent en moi l’image d’une personne abandonnée, pleine de désaroi où le silence est la pire des tortures. Elle me touche profondemment.

Tout le reste du chemin, je réfléchis à cette impression, ce qu’elle évoque en moi. Je pense alors que j’ai encore des blessures à soigner, simplement. Mes yeux voient des images, mon coeur les ressent, mon cerveau les interprêtent… quelques larmes glissent sur ma joue.

Phnom Penh

Quatre heures pour arriver dans la capitale du Cambodge depuis Kep. Nous quittons la plage de l’Ile au lapin à 11h. Notre barque à moteur, la même que celle des pêcheurs,  nous emmène au débarquadaire où nous prenons un tuk tuk jusqu’à la station de bus.

Nous arrivons dans la capitale en fin de journée. Sur place, le frère de notre chauffeur à Kep, nous emmène au C’est Wat, le guesthouse que nous avions préalablement réservé. Mais la tenancière nous apprend que nous devons loger ailleurs, car des problèmes informatiques sont survenus lors de la réservation. Notre chauffeur, qui oh surprise, parle quelques mots de français nous propose un autre hôtel, le Modern city hotel. Il nous propose également d’être notre guide pour la visite de la ville et ainsi exercer son français. Nous acceptons volontiers !

L’hôtel n’est pas des meilleurs, surtout pour le prix qu’il nous est loué. Mais nous sommes au centre, proche de la rivière et des lieux à visiter. Le principal !

En entrant dans Phnom Penh, mes premières impressions étaient bonnes, mais je ne sais  nullement l’expliquer par des faits – j’ai tenté à maintes reprises de me l’expliquer en vain. Quelques éléments de réponse. Malgré ses 1,5 millions d’habitants, la ville s’aborde comme un village. Il y a encore peu de grands buldings. A l’instant où j’écris ces mots, j’espère que la ville saura gardé ses vieux bâtiments emprunts d’histoire. En ce qui concerne la circulation, rien à dire de nouveau, c’est le bordelle absolu mais comme une fourmillère, la circulation est très fluide. J’ai eu un autre coup de coeur pour le bord de la rivière dont l’espace est ouvert à une promenade et où se confonde autochtones et touristes. Je crois que c’est une différence non négligeable avec la Thaïlande, le mélange des Cambodgiens avec les étrangers.

L’histoire du cambodge est impressionnante. Elle marquera sans doute même le plus désintéressé des touristes. Le dernier affront des Cambodgiens fût celui des Khmers rouges. A l’image de Mao, les Cambodgiens ont pour plupart été emmené de force dans les zones agraires, mais également torturé et tué pour des raisons qui dépassent l’entendement, celui de posséder une culture. Je n’arrive pas à comprendre ce qui a amené la déportation de tous les habitants de Phnom Penh, soit 2 millions d’habitants, moins encore la manière dont ils ont été torturés, violés, tués, cela pour des raisons aussi saugrenues, du vol de bananes au faite qu’il possède une éducation. Pendant la période des Khmers rouges, les écoles ont été transformées en abattoir, voir aussi en prison dont la célèbre et lugubre prison S-21. Aujourd’hui, c’est un musée en mémoire des victimes. Lorsque vous entrez dans l’enceinte de l’école bordée de hauts murs, vous ne vous doutez pas encore des atrocités commises en son antre. Dans le premier bâtiment, les salles de classes sont aménagées en lieu de torture. Quelques photos témoignent des prisonniers gisants dans leur sang à même le sol, enchaînés à une barre d’acier. Puis dans un autre, on trouve les compartiments dans lequel attendent les prisonniers. Cela ressemble à des enclos, avec juste la place pour un corps couché. La boule au ventre, nous traversons ces pièces en cherchant de l’air pour reprendre nos esprits. Ce qu’il s’est passé ici est inhumain.

Nous visiterons également un autre lieu dédié aux atrocités des Khmers rouge, les charniers de Choeung Ek. Ce lieu autrefois bordés de hauts murs fût le théâtre d’exécutions en masse. Grâce à un guide audio, nous suivons le sentier balisé tout en écoutant les procédures d’exécution, les témoignages des rescapés, quelques brèves sur l’histoire des Khmers rouges. Au sol, on y voit les fosses, vidées afin d’y identifier les victimes. Mais quelques ossemements et des habits continuent, avec les mouvements du sol, à remonter à la surface. Le long du lac, on écoute les témoignages. Comment continuer à vivre après de telles expériences ? L’un d’eux explique qu’il faut témoigner, simplement dire ce qu’il s’est passé pour que les générations futures ne refassent pas les mêmes erreurs.

Je pense alors à d’autres génocides passés, ailleurs dans monde mais aussi à ceux qui se perpétuent encore ! Comment prévenir de tels agissements, surtout lorsqu’on sait que ce sont les ignorants qui sont enrôlés dans ce genre de massacre – ils sont si facilement manipulables.
Je décide alors, qu’à mon retour, j’en apprendrai davantage sur les causes de ces massacres.

Made with Love @ 2017 Samuel Monnard