Auteur/autrice : Samuel Monnard

On part au Sud !

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De Bangkok à Surat Thani – 20h32. Ce matin, après une bonne grâce matinée – c’est des vacances quand même – il est impératif d’en découvrir un peu plus sur l’histoire de cette ville gigantesque, cette mégalopole de plus de 8 millions d’habitants.

Nous prenons le skytrain en direction des temples. Se lever tôt pour les visiter est recommandé. Il est 11h. C’est peine perdue pour circuler librement ! Les touristes envahissent les lieux. Nous entrons dans une des salles dans lequel est couché un des plus grands bouddhas. Le photographier en entier est un défi, mais j’en ai pas l’envie. Juste être là parmi ces magnifiques fresques dorées sur fond noir me satisfait. En sortant de cette grande salle, nous marchons nonchalant entre les arbres, statues, offrandes. Lorsque je m’assoids sur un rocher, quelle surprise de voir un chat se jeter contre ma cuisse. Ce grand chat, tout maigre et tout élancé semble représenter à lui seul, la magie de cet endroit – c’est l’effet chat, je les adore et ils me le rendent bien.

Nous entrons dans une nouvelle salle un peu en dehors du circuit et découvrons un endroit emprunt d’un silence des plus agréables, propice à un moment de recueillement. Des dizaines de statues sont alignées contre le mur. En position de tailleur, elles méditent dans l’attente de leur restauration. Plus on approche la file du fond et plus ces bouddhas redeviennent dans leur composition la plus brute. Dabord dorée et décorées de centaines de petits carrelages et miroirs, elles deviennnent noires et luisantes et enfin grises de la pierre d’origine. Dans ce lieu, je me sens submergé de plénitude. Quel contraste avec la ville !

Nous quittons le temple pour une table de restaurant. Sofia me propose deux plats, ses préférés, une soupe à la noix de coco ou au curry vert. Nous prenons les deux et les échangeons à plusieurs reprises. De couleurs pastels, les deux plats sont un régal autant pour les yeux que pour les papilles.

18h00 Un passage rapide à l’auberge. Nous prenons nos affaires et reprenons le skytrain et le métro en direction de la station de train. A la sortie de l’escalator, le décor change complètement. Vous souvenez des trains qui roulaient dans les années 80 ? Le contraste entre le sky train est saississant. Nous nous retrouvons dans la gare. Nous trouvons toutefois facilement le quai 10. Deux cheminots s’affèrent avec une plaque de frein qui ne retrouve pas sa place sur la roue. La couleur du train est un bleu délavé. On dirait un vieux jeans dont on n’aurait pas oublié quelques trous. N’est-ce pas à la mode ce genre de combinaisons ? Il nous reste à trouver notre wagon. Nous voilà assis, prêt pour une grande virée pittoresque de 12 heures en direction de Surat Thani.

Notre choix s’est porté sur les couchettes avec ventilateur. Cela reste bien plus agréable que les climatiseurs qui, non seulement désèche la gorge, mais donne l’impression d’être en hiver. Nous n’avons pas le temps de nous installer que le responsable du wagon nous proprose une boisson. Une Chang ! La plupart de voyageurs de notre wagon sont des jeunes qui se rendent à la Full Moon Party sur l’île de Koh Phangan. Après quelques bières, le sommeil nous tombe dessus. Un autre responsable du wagon vient installer les couchettes. Celle du bas, ce sont les sièges qui se déplient et celle du haut, un verrou libère une couchette. Une fois, un drap blanc installé, un store vert pour protéger des regards, on nous donne un cousin et une drap. Je n’ai pas le temps de m’installer que la nuit me hape. Bonne nuit !

Bangkok, une ville démente

Dans la file de la douane. Douze heures le cul sur un siège, de quoi filer des crampes à un chat et encore 2h pour joindre Singapour à Bangkok. Bref, je suis debout et j’attends mon tour. Au loin, mon repaire sont deux grandes filles précédent un homme d’origine magrébine. Je ne sais pas si c’est le faite qu’elles soient si grandes, mais elles m’empechent sûrement de voir les autres personnes devant. Elles restent invariablement là. 5 minutes, 10 minutes, 15 minutes. Je n’y passerai jamais !

Une heure plus tard, elles ont disparu et je guette l’arrivée de Sofia. Elle est peut-être cachée derrière la réception des bagages. Finalement mon tour vient. Pendant que le douanier examine mon passeport, passe en revue ma demande de visa, je regarde, intégré la webcam qui est censée me prendre en photo. Elle a pris la photo, à quel moment je sais pas. Puis après un vague regard, il me tend mon passeport. J’entre en Thaïlande, il est 12h40. Mon sac sur les épaules, Sofia n’est toujours pas vu. La reconnaîtrais-je `? Je passe de la douane à un immense couloir. Des centaines de Thaïlandais affichent leur panneau indiquant qui il cherche et quelle compagnie ils représentent. Fidèle à moi-même, je me ballade le long des différentes sorties, sans vraiment suivre une direction. Sofia m’avait dit… Je lui téléphone. Le meeting point !

Elle m’apparaît comme la première fois dans le bush australien (Queensland), son sourire en coin, ses petits yeux lumineux. Tout défile dans ma tête, de notre première discussion à ma proposition spontanée de la rejoindre. Je l’ai retrouvée, je suis en Asie et j’en suis heureux.

Finalement, je ne m’en sors pas trop mal dans les aéroports. A vrai dire, ce n’est pas bien difficile, il n’y a guère plus d’un choix à chaque étape. Même relever mes bagages était servi sur un plateau. Avec la climatisation, on a rarement le temps de sentir la véritable température locale.

Le choc survient à la sortie de l’aéroport de Bangkok. 35° pour 70% d’humidité. Nous partons à l’auberge où Sofia a réservé une chambre avec le Skytrain, métro relativement récent reliant les grands axes de la ville. Il offre également un gain de temps considérable par rapport aux routes qui sont encombrées.

Nous resterons deux jours à Bangkok. Comme dans toute ville, on y trouve de tout, en particulier beaucoup de touristes. Sofia avait préalablement choisi une auberge loin du circuit traditionnel. Le soir venu, j’ai goûté à mon premier repas thaï dans un boui-boui près de notre auberge.

Bien qu’il y en est beaucoup d’autres, je garderai deux souvenirs particulièrement marquants de cette ville : la circulation avec les feux à décompte avant de passer au vert et l’odeur putride des égouts.

Lorsqu’on ne voyage pas à pied

Lorsqu’on voyage à pied, le chemin se transforme à chaque pas et devient un peu son chez soi. Nous voyons chaque caillou, chaque fleur, chaque personne, chaque maison, associons chaque odeur, de celui de la lavande à celui de la roche chaude que j’ai aimé dans les alpes et dans les pyrénées.

Et puis je m’assieds au café juste devant le « boarding … », commande un renversé que je nomme « chaléé »en Suisse allemand. Enfin, je me décide à continuer. Après tout, je viens bien arriver à quelque part. Je passe mon billet sur le détecteur, le tourniquet s’active, marche, descend un nouvel escalator, encore quelques pas, en remonte un autre. Contrôle d’idendité. Grützi. Et voilà le fameux métro. Qui l’aurait cru ? Un métro particulier. Oui, car on y entend le Yoba et des cloches de vache. Je n’ai pas encore quitter la Suisse et il est 9h50.

Notes sur le livre « Lâcher prise » : « La seule façon de résoudre un problème est de s’élever au-dessus de lui. » Il n’y qu’une chose que nous devons, que nous pouvons contrôler: notre façon de réagir aux événements. Pour exercer ce contrôle, une seule méthode : lâcher prise.

17h30 Nous volons au-desus de la capitale de l’Inde, New Delhi. 7ème heure assis à la place 33e, quand vais-je me décider à me lever ?

Je réfléchissais à l’instant à la question suivante : sais-je décrire en détail les sensations telles que la colère, la joie, l’angoisse, l’amour ? Sur le moment, je ne peux répondre que non. Je n’ai jamais exercé la description de ces phénomènes si simples. Par contre, expliquer un vécu, je pourrais en écrire des livres. Pourtant ces sensations sont universelles entre êtres humains. La colère crispe le corps, la joie tranquilise, l’angoisse crée des multitudes de réactions désagréables, l’amour quant à lui fourmille dans le ventre. Je me remémore la séance d’hypnose d’avant mon départ. Nous pouvons nous souvenir que de quelqu’unes des pires souvenirs de notre vie mais si on posait la question à notre cerveau émotionnel, il pourrait tous les citer.

Anecdote : Avec Sofia, nous discutions de la meilleure façon de visiter l’Australie. La conclusion du moyen de transport le plus adéquat pour parcourir ce continent est un bus VW. A ce moment-là, la dame assise à côté de moi, me donne un petit paquet de chips sur lequel se trouve un concours pour gagner le fameux bus en question.

Au clocher de mon village il va sonné 21 heure. Le fuseau horaire de l’avion, il est 5h. J’ai quelque peine à imaginer que j’ai passé 12 heures à bord de cet appareil aux grandes ailes, appelé avion. L’histoire de l’aviation n’a qu’une centaine d’années, comme pour la plupart des transports motorisés. Qui plus est, chaque siège est équipé d’un petit téléviseur avec toute une panoplie de programme. L’un deux, celui que je préfère, est une carte sur laquelle apparaît en temps réel, notre position, notre altitude, notre vitesse de croisière, la vitesse du vent à la hauteur de la queue. Au dehors, il fait nuit et seul mon petit écran me permet d’imaginer que je suis très loin de Zurich. Pas moins de 9823km me sépare de la Suisse. Je suis en Asie !

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Je rentre dans le train

Hier soir encore, j’étais à Lausanne dans une salle de concert. En compagnie de Sabrina, nous avons tapé le rythme endiablé du duo cubain que sont Rodrigo y Gabriella. Un concert dont je me sentais immergé jusqu’au bout des pieds. Merci pour ce beau cadeau musical !

Une nuit courte (la deuxième à suivre) compte tenu du lever à 4h30. Moins de mal à dormir que la nuit précédente mais ma gorge est encombré. Mes séances d’apnées nocturnes me réveillent.

Ce matin, 2h30 de train jusqu’à Zurich Flughafen et j’ai déjà mal au cul – pardonnez-moi l’expression. Cela commence puisque je vais encore me taper 14h de vol. Toutefois, je fais confiance à l’engouement de quelques amis : La compagnie Singapore airlines est l’une des meilleurs du monde !

Ais-je confiance en ce nouveau avion, l’Airbus 380, qui peut contenir jusqu’à 800 passagers ? A peine la question prononcée, il me faut changer de train. Il est 8h28, je suis à Zurich.

Un premier long vol

Il est 1150. La première fois que j’ai pris l’avion, c’était à Genève. Destination, Budapest avec une compagnie lowcoast, Easyjet. Aujourd’hui c’est un tout autre registre, de lieu, de distance et de compagnie.

L’aéroport est installé à la périphérie de Zurich. En réalité il se trouve à Kloten mais nous l’appelons par le canton où il se trouve, à savoir Zurich.

Il faut le savoir. Avant d’arriver en ces lieux, je savais juste cette dernière anecdote, autrement dit, rien du tout. J’ai alors appris sur le tas, comment se passe l’enregistrement des bagages à l’endroit appelé « check in » et ensuite les diverses choses à faire pour se rendre sur le lieu d’embarquement. Cela fera sans doute rire certain(e)s mais l’avion c’est vraiment pas mon truc. Je me suis donc retrouvé là, dans cet aéroport à l’explorer, c’est le verbe approprié. Moi, cest quand je suis dans la nature sauvage que je me retrouve le mieux.

Depuis toujours, je crois aussi que le voyage se fait à pied comme dit Rousseau, sauf lorsqu’il ne s’agit de se rendre à un rendez-vous (et encore).

Il est l’heure de l’embarquement, 0940.

See you in the next life

Une chanson en la mémoire d’une personne aimée. Quel plus beau hommage que d’utiliser sa passion pour rendre tangible l’Amour que nous pouvons ressentir envers les autres. Voir la vidéo.

« Une petite compo en mémoire de ma mère, ma grand-mère et mon ami Anthony qui nous ont quitté en 2011. » Rémi

A un grand homme

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Il est des jours, où tout semble mystérieusement différents. Ce soir, j’apprends la nouvelle, celle de la dispiration d’un homme, mais pas de n’importe quel homme.

Fernand a d’abord été le papa de Cédric et un très bon cuisiner aussi loin que je reporte mes souvenirs. J’avais rencontré Cédric, mon voisin du premier lorsque j’avais à peine 6 ou 7 ans, aujourd’hui mon Ami. Un jour, alors que je venais à la rencontre de Cédric, qui n’était pas là, Fernand m’a invité à entrer et à boire un verre de bon rouge en sa compagnie. Cette soirée-là, il m’a fait découvrir Barbara Hendrix, Andrea Bocelli, ces icones de l’opéra. Je me rappelle que cette nuit-là, j’ai terminé sous la table ou sur le canapé, le premier étant plus probable. Mais le Coeur retourné, ivre de ces belles voix et de cette nouvelle amitié naissante.

Si Fernand s’en est allé du haut de ces 65 ans, il restera gravé dans mon coeur et dans mes meilleurs souvenirs, dont je ne cesserai de puiser de franches rigolades.

Car c’est à cela, que Toto me fait penser aujourd’hui, un homme qui a cultivé son humour jusqu’à son dernier souffle. Et la relève me semble très bien assurée avec mon cher « Monsieur Frodon » de Cédric !

A mon Papa spirituel et à mon grand Ami, Cédric.

Qu’en est-il de Samuel ?

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J’oublie parfois le thème de mon blog, au point de parler de tout et de rien… Pourtant il y a quelques mois, j’ai pris la décision de vivre dans une roulotte et d’y passer l’hiver. Nous y revenons.

C’était un jour de septembre lorsque j’ai commencé à y vivre 24/24 heures. Nous sommes en février, donc environ 4 mois, 120 jours.

Que dire de cette vie ? Certains jours, je ne me rends plus compte, je vaques à mes occupations, etc. Mais certains jours, je fais juste un « dézoomage » histoire de voir par mes propres yeux, que cela n’a rien de normal et j’en deviens euphorique. Me vient alors quelques mots « je vis dans une roulotte » et un rire accompagne la prise de conscience.

Cependant, j’accumule une deuxième angine. Ce qui n’est pas tant une bonne chose ! J’ai du prendre la décision de dormir en dehors de la roulotte, mais juste quelques jours, car j’y tiens à cette vie hors du monde.

Et puis, ces derniers jours, je réalise que la porte et la fenêtre ne sont pas étanches. Le vent froid s’y engouffre. Je l’ai remarqué un matin lorsqu’au pied de ma porte il y avait de la neige et que sous la fenêtre s’était créé des petits glaçons. Tout cela m’a amené à rajouter une couche de couverture sur la porte et en dessous de la fenêtre. Mode bricolage « temporaire » en action !

Une partie de pêche

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L’histoire de Sofia continue. Après deux semaines de régime bio, elle est retournée dans l’autre ferme, vous savez celle où elle fabriquait des didgeridoo avec Justin. Elle y a retrouvé les petits bonheurs, comme celui du chocolat, des grillades mais aussi, le plus important, la compagnie d’autres voyageuses. Elles étaient 5, imaginez le constrate après 2 semaines de grande solitude.

Je n’ai plus vraiment la notion des dates. Elles ne sont plus aussi précises. Il y a environ 2 jours, le dernier soir avant de continuer son voyage, Sofia, les 4 autres filles et Justin sont allés au bord de l’Océan pacifique pour s’y liver à une session de pêche.

Quel tableau épique, 5 filles à tenter de manipuler une canne à pêche. Justin a du oeuvré pour apprendre à ces demoiselles, quelques rudiments de pêche et puis c’est sans compter le démélage des lignes. Cette soirée restera sans doute l’un des meilleurs moments du voyage. Des éclats de rire, les pieds dans l’eau jusqu’à tard dans la nuit. Une anecdote : l’une des filles se pleignaient de ne rien attraper et sur la recommandation de Sofia, elle commence à tirer le ligne. Mais elle était si lourde ! Elles s’y sont mises à deux avant de voir qu’au bout de la ligne, il n’y avait pas un… mais deux poissons-chats !

Après cette belle soirée, Sofia est retourné dans la petite et paisible ville de Byron Bay, sur les terres les plus à l’est de l’Australie.

Il pleut, il pleut et pleut encore

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Depuis quelques temps, dans le Queensland, le temps est à la pluie. Avec la température qui avoisine les 25°, l’air est d’autant plus humide. Nous sommes loin des 38° habituel à l’Australie! Dans la petite roulotte au fond du jardin, Sofia est transi de froid. Le moindre déplacement au toilette ou à la ferme se transforme en parcours du combattant. De toute manière, comme elle dit, tu es trempé. Qui plus est, l’herbe est haute.

Hier, la petite poule rousse s’en est allée. Elle avait quelle âge ? Bien quelques années, elle n’était plus très jeune. Elle a juste eu le temps de faire la connaissance de Sofia et puis elle a rejoint la lignée des réincarnations animales.

Et puis, il y a un nouvel habitant à la ferme, un bébé oiseau. Elle s’appelle Lory et il est intéressant de l’observer un moment. Elle est bien mieux dessus la cage que dedans, première chose amusante. Et puis, sur la cage, il semble esquisser des pas de danses, avant d’abattre son bec sur les barres de la cage. Quelques fois, il monte sur les doigts de Sofia. Quand il ne le veut pas, il monte son aile comme s’il voulait dire : « je suis occupé, un moment s’il-te-plaît ».

Chaque moment, quelque soit le lieu, est un véritable apprentissage de l’impermanence. Tout change. Tout cela semble d’autant plus fort, lorsque nous vivons dans le mouvement, le voyage.

Sofia, je t’envoies mes bonnes pensées, toi qui par tes histoires, me renvoient à mes nouveaux rêves de voyage !

Made with Love @ 2017 Samuel Monnard